Le concept Tout d'abord, il faut se mettre en tête que des poignées chauffantes, ce ne sont "que" de simples poignées munies intérieurement d'un fil résistif chauffant, alimenté par la batterie de la moto, de préférence via un "plus après contact" afin de ne pas risquer de décharger accidentellement la batterie. J'avais équipé ma moto précédente de poignées chauffantes adaptables (Saïto 1) et en avait apprécié le confort. Lors de l'achat de ma DL (neuve), je n'ai pas voulu prendre les poignées chauffantes Suzuki en option en raison de leur coût exorbitant. Cependant, dès les premiers froids, j'en ai regretté le confort. Je me suis alors mis en quête de rensignements sur l'Internet et je suis tombé, un peu par hasard, sur une page qui décrivait la réalisation personnelle de poignées chauffantes. http://transalpnet.free.fr/trucs/tournesol/poignees.htm La réalisation est sommaire et la régulation minimale (interrupteur ON/OFF), mais l'idée me plait et je pense qu'on peut améliorer... Je vais aussi m'inspirer des poignées de type "VELA" qui se lacent sur les poignées existantes et sont donc facilement démontables. Les calculs Régulation Le réglage de chauffe le plus simple consiste à câbler les deux poignées en parallèle (chauffe forte) ou en série (chauffe faible). En parallèle : Pour chaque poignée : U = R x I d'où I = U / R et P = U x I = U² / R Pour les deux poignées, on a donc P = 2 x U² / R , U étant la tension d'alimentation et R la résistance d'une poignée. En série : On a U = (2 x R) x I d'où I = U / (2 x R) et P = U x I = U² / (2 x R) Bilan : On constate qu'on a P_low = U² / (2xR) et P_high = 2 x U² / R = 4 x P_low La puissance en chauffe "forte" sera donc par ce principe 4 fois supérieure à celle en chauffe "faible". Choix de la puissanceL'étude des poignées vendues dans le commerce montre une puissance maxi de 50W. On retiendra une puissance réglable à 10 ou 40 W pour une tension de batterie de 13,5 V moteur en marche. Si ces valeurs ne vous conviennent pas, il est facile de faire varier la résistance des poignées et donc la puissance de chauffe. Calcul de la résistance et de la longueur du fil résistif Résistance : D'après la puissance "en parallèle", on déduit : 40 W = 2 * (13,5 V)² / R donc R = 2 * 13,5² / 40 = 9,1 ohm. Le courant consommé sera de 3 A en chauffe forte et 0,75 A en chauffe faible. Longueur de fil : Le fil résistif se trouve par exemple sur le site www.conrad.fr. Pour notre usage, on peut prendre du fil de 10 ohm/m (référence 429023-62) ou 28 ohm/m (référence 429031-62), que je trouve moins adapté. Ces fils sont vendus 2,70 ou 3,9 € par bobine de 5 m. Pour le fil de 10 ohm/m, il faudra donc une longueur de 91 cm pour obtenir les 9,1 ohm attendus. Ne vous prenez pas trop la tête, on n'est pas à 2 cm près ! Le réglage - Conception du boitier de commande Avec l'expérience de ma moto précédente, je tenais absolument à avoir deux puissances de chauffe. Une variation en continu serait sans doute encore mieux, mais impose une petite électronique de puissance que je ne tenais pas à concevoir, sans parler du risque de "remontée de parasistes" dans le circuit électronique de la moto (ABS, injection...). Pour arranger le tout, je tenais aussi à avoir un voyant (LED) m'indiquant la mise sous tension des poignées, et leur régime de chauffe. Après un peu de réflexion, je suis arrivé au schéma suivant (interrupteur en gros plan, poignées en jaune et en vert, batterie en gris) : Les composants Pour le fil, c'est réglé, il reste à trouver un interrupteur 2 voies / 3 positions (ON/OFF/ON) et un boitier compatible. Une fois de plus, je me suis tourné versle site www.conrad.fr. Voici la liste des composants et de leur référence Interrupteur (modèle rond) : 701352-62
3,60 € Le skaï et les oeillets sont achetés en magasin de tissu. Fabrication des poignées Tout d'abord, découper deux pièces de skaï souivant le modèle joint en PDF. Tracez dessus le futur cheminement du fil résistif. Penser à réaliser une poignée droite et une poignée gauche... A l'aide colle néoprène, collez tout le tour de la poignée (à l'intérieur des rabats) une fine cordellete. Celle-ci va éviter à l'usage la déchirure du skaï, en particulier lors du laçage des oeillets. Enlever la gaine extérieure du fil sur quelques centimètres, dénuder l'extrémité des conducteurs et souder chaque extrémité du fil résistif. Enduire le fil résistif de colle néoprène, en faire autant sur la poignée tout au long du cheminement du fil. Coller alors le fil en le plaçant tout au long de son cheminement avec une baguette en bois, pour bien faire adhérer la colle néoprène.Enduire de colle les rabats et l'emplacement qu'ils vont occuper et une fois que la néoprène ne colle plus aux doigts, les rabatre et les plaquer fermement. J'ai utilisé pour cela un petit rouleau en plastique habituellement dédié à la pose du papier peint. Enduire toute la surface de colle néoprène et coller ainsi le grand rabat. Bien plaquer (la roulette...) et laisser sécher en forme autour d'un tuyau ou d'un manche à balai. A l'aide d'une pince à poinçonner et d'une pince à oeillets, poser sur les bords de chaque poignée 5 oeillets, en les mettant suffisament près du bord pour être sûr de ne pas couper le fil résistif... Voilà, les poignées sont terminées... Le boitier de commande Les dimensions du boitier ont été choisies au plus juste pour obtenir au final un ensemble discret... Pour que l'interrupteur (quelque soit le modèle choisi) entre dedans, il faudra réduire à la pince coupante la longueur de ses connecteurs, ce qui n'est pas génant car on va souder dessus et non utiliser des cosses. Souder les différentes connexions et les composants selon le schéma donné en début d'article. Pour la fixation au guidon, j'ai choisi d'utiliser la vis qui tient le commodo et le rétroviseur gauche. J'ai donc réalisé une petite plaque d'adaptation en acier bleui, collée derrière le boitier à la néoprène et peint pour éviter la corrosion. Une fois le fonctionnement vérifié, il est recommandé de remplir le boitier de commande de mastic silicone (sanitaires) pour éviter que des soudures ne lachent sous l'effet des vibrations, et protéger l'ensemble de l'oxydation. Installation sur la moto Le boitier est vissé à l'emplacement prévu. les câbles cheminent avec ceux de l'embrayage.Les poignées sont lacées en place et les lacets glissés dedans pour plus de discrétion. Essayez de placer le laçage entre la paume et l'extrémité des doigts, là où on n'a pas besoin de chauffage... Le "+12 V après contact" est pris comme expliqué >>> ICI <<< , et amené à l'intérieur du carénage jusqu'à l'avant, et munis du connecteur adéquat. Extension du principe En appliquant les mêmes méthodes et calculs, vous pouvez réaliser des semelles chauffantes, un gilet chauffant, un plastron chauffant, un slip chauffant ;-) Pour des équipements à glisser à l'intérieur d'un vétement, il conviendra de réduire la puissance dans des proportions assez importantes. Vous pouvez vous inspirer des produits KLAN ou GERBINGS.Bonne réalisation ! - Christophe (LoKiki) Copyright - © Toute reproduction partielle ou totale des textes et photos de ce site est interdite sans autorisation écrite préalable |