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 Dunlop TR91


Origine de la photo site dunlop.eu
 Bégé 

Le train de TR91 était monté et en état quasi neuf sur ma L1 quand je l'ai achetée, et vu les commentaires des uns et des autres je m'attendais à une très bonne monte... Quelle désillusion ! L'avant me m'a jamais posé de problème, mais l'arrière était une vraie cata... j'ai du tomber sur un loup, avec une mauvaise gomme.

Mauvaise tenue en cap, même sur route droite et lisse, petites glissouilles fréquentes...
L'AR ne supportait pas la moindre accélération sur l'angle, et j'ai du faire des centaines de virgules plus ou moins importantes, pas moyen de réaccélérer en sortie de rond point tant que la moto n'est pas droite... Changé presque aux témoins à 9576 km car dangereux, je ne supportais plus.

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Confronté à des problèmes de saucissonnage de l'AR avec mon Dunlop TR91, (comme avec un pneu dégonflé) et à une fâcheuse tendance qu'il avait à vouloir suivre toutes les irrégularités longitudinales (légers dénivelés de raccords de bitume par ex.), j'en ai conclu que la carcasse du pneu manquait de rigidité, et j'ai essayé de compenser en augmentant progressivement la pression de l'AR. Pour finir ce pneu que je ne remonterai pas à l'avenir, j'en suis arrivé à 3,0 pour du solo sans bagages, et 3,2 avec. La pression de l'avant entre 2,4 et 2,5 donne des résultats corrects A ces pressions, légère perte de confort, mais le TR91 travaille à peu près normalement, avec juste des petits ripages et des amorces de glisse quand je m'approche de l'angle maxi (facile, pour compenser, je penche un peu moins et je sors + de la moto dans l'intérieur du virage). post du 26/9/2014

 Michio 

Au changement nécessaire de mes Anakee2 (kilométrage de 20000km et usure devenue désagréable sur les derniers 1000km), j’ai opté pour les Dunlop Trailmax TR91.

Pourquoi ? Pas parce que les Michelins sont de mauvais pneus (voir mon commentaire à leur sujet d'ailleurs). Juste histoire de voir autre chose, et les critiques en ligne étaient élogieuses. Alors pourquoi pas ? Voici mes premières impressions après maintenant 1500km, sur routes variées, sous toutes conditions météo, sauf le froid (changement en avril, essentiellement du beau temps).

Le profil de ces pneus est très rond. Ils sont donc très vifs comparés aux Anakees.

Au point de devoir faire attention aux premiers changements d’angles : la moto remonte plus facilement et beaucoup plus vite qu’avec les Michelins. C’est surtout à la mise sur l’angle (« oh ‘tain, je suis court là »).

La moto reste très précise. Comme avec les Michelins, une fois posés sur un angle, ils ne bougent pas. La différence étant la vivacité avec laquelle cela se fait.

L’accroche est, au feeling, supérieure à celle du Anakee sur le sec. La moto paraît vraiment scotchée au bitume (le pneu est plus « collant » au toucher déjà). Sur le mouillé, je n’ai pas perçu de différence flagrante entre les deux, le mode raviole étant activé de toutes façons…

Les TR91 me paraissent encaisser les défauts de la route avec plus de discrétion (aucun mouvement de la moto sur les petits raccords). J’ai la même impression de sécurité sur les revêtements de mauvaise qualité ou sur les petits gravillons saupoudrés avec amour par la DDTM en ce moment, avec une moto qui bouge moins.

J’avais parlé au pas avec les Michelin d’une impression de se chercher (les sculptures du pneus pris par les rainures du bitume) ; rien de ça avec les TR91.

Jamais cette impression de rouler sur des pavés.
Toutefois, cette monte a, à mes yeux, cinq inconvénients :

- le premier qui disparaît ensuite : il est moins adapté à une conduite très souple. Il faut presque retenir la moto qui a envie d’être « balancée ». Déroutant (ouarf) au début. Pour qui aime rouler sur le frein moteur, c’est aussi le pied absolu ! Après quelques centaines de km, on enroule comme avec les Michelins, avec une sensation de marge de sécurité accrue en cas de mauvaise surprise.
- Le second : ça va avec le premier, c’est l’envie parfois de vouloir profiter de ce dynamisme… c’est le permis qui va pas aimer… ou les cale-pieds…
- Le troisième : l’usure. Ils sont très tendres. Ils ne feront certainement pas 20000km, surtout avec les Dolomites cet été ;-) Sur les photos à 1500km on voit bien l’attaque des bords des pavés. Usure bien symétrique d’ailleurs.
- Le quatrième : l’usure… des cale-pieds… Vu la forme des pneus (et sans doute une moindre hauteur), les cale-pieds frottent beaucoup plus tôt qu’avec les Michelin. Bizarrement, pas le sabot Podia. J’ai remonté un peu les amortos parce que je ne suis pas fana des crrrrrrrrrrrrrrr, indicateur de penchitude exacerbée, signe d’un excès sans doute mal venu.
- Le dernier : ça frotte plus tôt, alors il y a encore de la place au bord du pneu. D’un sens, ça veut dire que y’a de la marge (contrairement aux Anakee ou le rebord était attaqué). D’un autre côté, même Richelieu use plus ses bords que moi… et ça, ça fait mal ;-DDD

Bref, une très bonne monte, pour le moment très très satisfaisante.

On va voir au fil des kilomètres, les Dolomites cet été permettront de se faire un road test complet de plus de 4000km !

Bon, 4300km de Dolomites et 2900km d’Espagne-Quercy plus tard… Plus de 11000km avec les TR91.
Testé en solo très chargé, en solo à vide, en duo sans bagages, en duo avec bagages, sur route sèche, sur route humide, sur route détrempée, étapes de liaison, route de montagne, autoroute, etc, etc, …
Premier enseignement : quelles que soient les conditions, ils sont irréprochables.
Le grip est remarquable, sécurisants, et avec une marge de sécurité étonnante.
Sur les routes des Dolomites, en conduite « soutenue », voire très soutenue, ils ont été parfaits, en solo comme en duo. La seule limite étant la garde au sol diminuée par la plus faible hauteur du pneu et sa forme plus ronde : en duo ou chargé, les cale-pieds ont souffert…
Sur la route avec Sophie, chargés comme des mules, le comportement était là encore parfait.
Toutefois, voilà la limite que j’ai trouvée à ces pneus : la conduite très souple, enroulée, avec beaucoup de bagages, ils sont moins à l’aise, et nécessitent un temps d’adaptation
J’avais déjà constaté lors de la montée du bas de l’Umbrailpass, à rythme tranquille, qu’avec le poids des valises, la moto était plus « physique » à relever du fait de la forme des pneus.
En conduite plus rapide (la moto est toujours facile à balancer d’un côté ou de l’autre) c’est moins sensible, mais cette impression de dynamisme accru est accentué par le poids et la « lenteur ». Du coup, la moto est plus lourde à relever, et dans le même temps, elle se met sur l’angle encore plus vite. Il y a donc un temps d’adaptation à prévoir dans cette situation.
Sophie m’a confirmé qu’elle remarquait qu’au début, je prenais certaines épingles en deux temps : c’est le « oh ‘tain, je suis court là » remarqué au tout début après le montage…
Elle a aussi constaté que j’avais tendance à accélérer le rythme au bout de quelques virolos : ben oui, ça passe « plus facilement » un tout petit peu plus vite, alors on va un peu plus vite ;-)…
Enfin, ils sont un peu moins confortables pour elle, car plus rigides (la carcasse est plus rigide ; si c’est peu sensible en solo, ça l’est en duo, y compris pour le pilote)
Le gros point fort, hormis l’accroche sans faille, c’est la marge sur l’angle qui est impressionnante : en entrée d’épingle, en duo, prise avec beaucoup d’élan, j’ai été obligé de coucher plus encore la moto car j’arrivais vite sur la moto qui me précédait. Aucun soucis pour couper encore plus la trajectoire ! Les cale-pieds n’aiment pas, le sabot moteur non plus, mais ça passe, facile en plus…
Sortir plus court des épingles pour dépasser est un jeu d’enfant : juste avant la sortie de l’épingle, avant de remettre les gaz, un petit coup de guidon pour couper la trajectoire quand on a vue sur la sortie et qu’il n’y a personne pour doubler secure, et hop, c’est fait…
Je pense (si si, ça arrive) que cette monte est aussi plus adaptés à ceux qui conduisent en « balançant » la moto qu’à ceux qui restent dans l’axe (perso, je suis entre les deux, et ça varie aussi selon les conditions…).
Bref, je ne sais pas encore quelle sera ma prochaine monte ; mais une chose est sûre, les TR91 sont fantastiques mais plus adaptés à mes yeux à un usage solo et une conduite un peu plus dynamique que les Anakee2. Ils sont plus dynamiques et vifs que ces derniers, mais aussi moins hauts et confortables en duo. Ils semblent s’user plus vite, mais la conduite des cet été dans les Dolomites n’a rien fait pour leur assurer une bonne longévité. L’AV est bien attaqué sur les côtés, l’AR présente une usure plus classique (pavés latéraux attaqués, et petit plat à cause des longues liaisons). Bizarrement, c’est sans doute l’AV qui devra être changé en premier…